Seul
Il a les mains qui tremblent. Le cerveau en fusion.
Son cœur bat comme une forge, donne des coups de canon.
Il ne sait plus comment cela a commencé.
Si c’est elle ou bien lui qui tira le premier.
Le sang fouette ses tempes, fait monter sa tension,
Martelant son échine comme des coups de piston.
Elle était presque offerte. En tout cas consentante.
Les manières oubliées et la raison, absente.
Et puis, l’instant d’après, elle lui a dit NON,
Pétrifiant du même coup ce pauvre Cupidon.
Sans une explication, ou plutôt, sans une vraie,
Elle appelle un taxi et rentre se coucher.
Lui aussi va dormir. En tout cas, il essaie.
Se demandant sans cesse ce qu’il avait mal fait.
Etait-ce le bon moment, ou fallait-il attendre ?
Etait-il trop macho, ou bien alors trop tendre ?
Mais pourquoi seules les femmes ont le droit de choisir ?
De dire non, d’avouer, ou de nous interdire ?
D’éteindre ou bien de faire monter notre désir ?
« C’est Elle qui veut maintenant ? Elle peut toujours courir ! »
10 Juin 2003 © Dan Bigeard Cercle Des Poètes Juifs
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