Je me souviens l'offense et mes larmes à flots.
La nuit s'habille en jour et n'est plus que sanglots.
D-ieu que la route est longue, espèce d'apparence,
Pas de source pour boire, et pas une présence.
Reste en mes souvenirs, à abattre les chênes,
Mes enfants qu'elle vole et me fait mettre en chaînes,
Puis une nuit de fous quand ma foi l'offensait,
Détournés mes amis, mensonge à divorcer.
Des témoins falsifiés, mon argent englouti,
En voulant tout garder elle m'avait tout pris.
Ce qu'elle a fait de pire, est mon fils malade(1)
Qu'elle n'a su soigner... ma perle se dégrade.
Six mois ils sont cachés, on voulait me frapper,
J'étais pestiféré, elle m'a fait exiler.
Mon fils me chérissait, quand deux fois en cachette
J'arrive à le trouver… ses infirmiers me guettent.
Que je t'aime Michaël, tu es tellement gentil,
Tu ne méritais pas ces douleurs de la vie.
Un cœur généreux et toujours à sourire,
Toujours aider les autres et comment faire plaisir.
Et comme j'ai pleuré sur le quai de la gare,
Je venais voir ma fille, même pas vue au départ.
Je l'ai juste aperçue, ma douce, mon adorée,
Même pas pu l'embrasser, on revolait Audrey.
Mais avec les épreuves, D… a créé l'oubli.
Que de fois j'ai fermé ma mémoire au récit,
Et voguaient les voiliers ou sautaient les moutons
Pour que la nuit m'endorme sans rêver de prison.
Bénédiction du ciel à pouvoir effacer
Les actes et les instants, les vides à espacer.
Lecture qui apaise, poésie qui inonde,
Rencontres et chimères, juste refaire un monde.
Oubli jusqu'à parfois chercher en vain l'histoire,
Estompées les défaites, défuntes les victoires,
Perdus les souvenirs, annihilée la peur,
Ou invoquer enfin les paroles d'un chanteur.
Bien sûr on y repense et les larmes coulent à flots,
Ni aube ni crépuscule, explosent les sanglots,
D.. que la route est longue, souffrances et souvenances,
Parfois même l'eau vive ranime nos errances.
1995
(1) Plus qu'un très mauvais souvenir. Michaël complètement guéri, est à présent marié et.. il compose et écrit comme un prince.