Bonjour printemps
Un jour pas comme les autres


Un jour absent de toute affection. Je l’ai connu quand j’ouvris pour la première fois mes yeux. Il est disjoint de l’histoire sainte de l’Epiphanie.
Un jour sombre, ténébreux, crépusculaire,
Prélude à un capharnaüm mondial terrible.
Affligeant les peuples de flambées guerrières insupportables qui durèrent près de cinq ans. Les causes de ce cataclysme furent essentiellement de l’irresponsabilité de dictateurs tyranniques et fous.
Ces circonstances malheureuses hantèrent anxieusement mes jours et mes nuits longtemps après. Pour d’autres également.
Elles me plongèrent dans une effroyable tristesse et solitude.
La science des ténèbres qui m’eût été conseillée conséquemment
Échoua désespérément dans son exercice cognitif et expérimental.
Ce jour ressemble à un train fou dont les freins eussent été cassés avant son entrée en gare, causant une série de regrets et de lamentations.
Dehors, un vif air glacial pressait la tête dans les épaules.
Des rideaux de neige diaphanes parèrent de leur manteau la cime des forêts.
Ce jour demeura secret, flouant ma date de naissance authentique.
Demeurée indéterminée jusqu’à mon adolescence. Comme un fantôme me poursuivant dans un anonymat absolu.
Des années durant, mes épaules supportèrent cet artefact.
Comme un secret profondément enfoui au fond de mon âme.
Cependant, celle-ci ne s’en plaignit point. Pourquoi se plaindre quand on est vivant et fier de l’être ?
Des années merveilleuses me permirent la découverte de peuples et de civilisations qui me fussent inconnues jusqu’alors.
Et il me fut donné de voir les splendeurs et les merveilles faites de main d’homme. Merci au « maître du monde » pour ce privilège.
J’ai souvent pensé que je ne suis qu’un grain de sable que le vent emportera un jour ou il voudra, gravant cette phrase apocryphe : «j’ai vécu ici et ai aimé la vie».
Un passé plus léger que l’air, éloigné du brouhaha tumultueux de la rue.
Impromptu, fidèle au Karma, quand le ciel rit, et le soleil brille.
Un jour d’été, léger comme un pétale d’Orchidée.
Pourquoi, toi Gérard de Nerval as-tu dit : «pourquoi suis-je venu»?



29 Novembre 2016
© Burt Hann

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