31 décembre

La grande roue rythmant machinalement les jours et les nuits se fige.
C’est la fin du bal. Une circonvolution est terminée.
Les corps et les esprits s’ébrouent, pressentant l’éveil d’un monde nouveau
Le réveillon au champagne et aux confettis attend les nuitards.
Le monde halète. Il est à bout de souffle, c’est la fin d’un mirage.
Une porte cosmique se ferme ainsi sur elle-même.
Parler au présent c’est évoquer le passé
A Genève, jour historique, la République fait tonner des canons au beau matin.
Le carnet noir pleure les âmes disparues, arrimées à l’autre monde.
Tandis que le carnet rose annonce un boum de bébés joufflus.
Normal, la pluie vient après le beau temps.
C’est un shabbat universel, après que l’humanité a tu ses querelles intestinales.
C’est le temps de l’astrologie et de diseuse de bonnes aventures.
Que le grand Caravage a sur une toile immortalisée.
Les Mages : Gaspar, Melchior et Balthazar,
Chargeront leur Akhal-téké, d’or, de myrte et d’encens.
Et iront bientôt à Bethléem pour saluer le « roi des juifs ».
Ils rapporteront des faits, des mythes, des histoires, des contes magiques.
Que les enfants du monde goberont en s’endormant.
Nourrissant leur mémoire et affinant leurs pensées.
C’est un jour adulé, calme, serein, porteur d’espoir
Naturellement chargé de crainte et d’appréhension.
Un grand moment oú le monde s’apaise de ses querelles kafkaïennes.
Et aspire à un bonheur nouveau qui a pour mot magique : « PAIX ».