A mon ami tué quand il avait 20 ans, à la guerre du Liban. Ilan était un homme formidable, jeune, grand, fort, généreux. Je garde toujours sur moi une de ses lettres et sa photo. A jamais, je me rappelerai de toi, Ilan, et de la barbarie qui t’a emporté, la barbarie, qui t’a ôté la vie si sauvagement.


Ilan

Ton nom m’apparaît soudain comme une évidence
Une évidence de l’absence, du non maîtrisable, de l’âpre réalité.
Une injustice indissociable du présent, du passé, des années perdues, ratées, émaciées, prises avant l’heure.
Ta bonté traverse mon cœur, transpercé de douleur par l’insoutenable de ta disparition. Ton respect de la vie à travers moi déchire mon insouciance de vivre, là, confinée dans des problèmes dérisoires d’avec ton absence, le néant. Tu n’es plus là, et je crie pour qu’on entende, qu’on m’entende, qu’on t’entende encore !

Et ces mots ne peuvent soutenir de leur poids l’horreur de la guerre, ta mort ;
ils ne sont qu’un souvenir, une marque de toi gravée au fond de moi, dans l’absolu silence de l’injustifiable.

A toi Ilan, je t’aime
Tu resteras à jamais dans mon cœur