Les Pertes


Pertes rouges, noires et bleues. 2003, 2004, 2005, années des pertes de toutes les couleurs.
Pertes rouges 2003 : mon père meurt dans cette maison aux volets blancs. Il meurt de ne pas s’aimer, il meurt de ne pas se soigner. Pertes noires 2004 : la maison aux volets blancs, ma maison d’enfance est vendue. Le lieu de tous les rêves, fantasmes est désormais fermé. Elle est vendue à des anglais. 2004 encore : ma petite fille Déborah, selon l’expression consacrée, est mort-née dans mon ventre. Ses yeux ne s’ouvriront pas à la vie. Son cœur battra encore dans mon cœur et dans ma tête de ce souffle si singulier. Des nuits et des jours. Des jours et des nuits. Durant 7 mois entiers. Sans répit. Pertes bleues 2005 : le père de mon ami s’en est allé. D’un trait. Sans pointillé, une âme s’est éteinte, bougie soufflée. Toujours 2005 : mon travail dans mon journal est perdu, je ne m’y consacre plus corps et âme. Il m’a perdue.



24 Mars 2005
© Anna Castro

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