Il est des pickpockets avec qui, il ne faut
Laisser traîner d’objets, sous peine de larcin.
Mais comment se méfier, venant chaque matin
Au bureau travailler, d’un détrousseur de mots.
Il est là. Il attend. Et guettant au détour
Une phrase innocente où quelques mots sont dits,
Et qu’il appelle même « La fiente de l’esprit »
Comprenez qu’on le nomme « The King Of Kalembourg »
« Si l’instant, y s’grandit », « Si s’ nettoie, c’est ton frère »
« Elégant, et les moufles », « Yannick ? Non, y a pas nique ! »
« Parabole ! On t’ rejoint ! », « C’est Patrick ? Non, c’est Trick »
Riez pas ! C’est un drame ! Il n’a pas barrière !
Attention, car il guette. Ne dites pas un mot,
Ni même une syllabe. Il pourrait s’en servir.
Car le seul moyen d’éviter qu’il s’inspire
Et se repaisse à souhait, c’est mimer Bernardo !
N’imaginez que ce soit de l’intelligence.
Il se vante lui-même de n’avoir qu’un neurone.
Il est moche et mal fait, une espèce de gnome,
Et pour le flux des mots, frôle l’incontinence.
En conclusion je donne mince contribution.
En toute modestie, je ne serais en reste.
Quitte pour mes collègues, me fuir comme la peste,
En osant : « Un garçon sensé est un gars rond » !
(Je vous laisse 10 secondes pour la comprendre !)
31 Décembre 2006 © Dan Bigeard Cercle Des Poètes Juifs
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