Romette et Julio


Cela fait tant de siècles à tenter de comprendre
Pourquoi ces singes agiles, à peine évolués,
Redoublent tant d’effort à vouloir se surprendre
Et puis triplent d’ardeur à s’entredéchirer.

Comment imaginer, qu’ayant les mêmes rites,
Une couleur semblable, identiques métiers
Pareille religion, similaire conduite,
Un sexe différent suffit pour s’étriper !

Alors au fil du temps, et des ères qui passent
On tente de trouver où est la solution
Afin que ces deux êtres, enfin de guerre lasse,
Puissent vivre et mourir au même diapason.

Pour les Anthropologues : « Les femmes, voyez-vous,
Ont toujours su garder, depuis Neandertal,
Cette sale habitude, de rechercher des poux
Même sur le crane chauve de leur simiesque mâle ! »

Philosophes, à vous ! « Ces deux antagonistes,
Amants d’un bref instant, ennemis de toujours,
Nous montrent à l’évidence, comme deux clowns tristes
Que la vaisselle cassée n’est qu’appel au secours »

Même les astronomes se mêlent à la farce :
« Que deux grains de poussière à l’échelle planétaire !
Les femmes viennent de Venus, et les hommes de Mars
Mais sont si éloignés. A des années-lumière ! »

Pour les Psychanalystes : « C’est une question de sexe !
Ou bien d’orientation ! Comme disait Breuer,
Ils parlent de futur, mais ne pensent qu’à leur ex.
Ils ont femmes et maitresses, mais préfèrent leur mère ! »

Et vous les Physiciens ? : « Tout est très relatif !
Et comme l’espace est courbe, autant mirer les leurs !
Car tous leurs électrons, pour le moins explosifs,
Font chauffer nos noyaux. N’est-il pas cher Docteur ? »

Ecoutons le Clergé : « Vade Retro Pécheurs !
On avait dit UNE pomme ! Vous mangez le pommier !
La Bête est en chaque homme ! La femme est son chasseur !
Donc comme des châtaignes, en Enfer, grillerez ! »

Les informaticiens : « Pour que ces acolytes
Aient une relation sans tumulte et sans haine
Transformons ces matières en octets puis en bit
Virtualisons-les à travers MSN ! »

Les poètes essayent à coup de rimes en our
De les sacraliser, les rendant moins sinistres.
Et ainsi de conclure en ayant fait le tour :
L’amour sans Amour est quelque chose de triste.


(* Oui l’âme, j’expire !)



16 Février 2007
© Dan Bigeard
Cercle Des Poètes Juifs

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