Bonne heure
Pour une vie de bonheur, je suis prêt à donner
Un bout de moi, mon cœur ou mon âme à damner.
Une vie pour l’aimer, presque trop éphémère.
Et pourtant j’ose ici exprimer ma prière.
Ou une année durant, sans hiver ni été
Et sentir en son ventre, notre petit bouger
Et au son de ma voix, le regarder frémir
Mais comment survivre si je ne le vois grandir.
Ou un mois seulement. Juste quatre semaines.
Vénérant, du Croissant jusqu’à la Lune pleine,
Ses pleins et ses déliés, ou bien sa taille fine,
Ses fruits, ses suavités, son goût de mandarine.
Une simple semaine, qu'elle soit toute a moi.
Une prison de son corps, des barreaux de ses bras.
Mais qui est donc en geôle ? Qui en est le gardien ?
Un cachot de sa bouche ? Un bandage de mes mains ?
Un seul jour, une nuit. Du matin au réveil,
J’irai la butiner des cheveux aux orteils,
M’attardant un instant à l’ombre des salières,
Puis dorant en son feu jusqu’au crépusculaire
Un instant. Un présent. Mais c’est déjà passé.
Elle me manque déjà. J’ai surement rêvé
Et puis j’ouvre les yeux. Je remercie le Ciel.
Elle dort contre moi. Un moment éternel.
8 Février 2007 © Dan Bigeard Cercle Des Poètes Juifs
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